Gabon : recrudescence du grand banditisme au PK6 de Libreville

L’avenue principale du pk6 sur la route nationale est devenue dangereuse tard la nuit  © Archives  Gabonactu.com

Libreville, 12 février (Gabonactu.com) – Pk6, un quartier populeux grand carrefour, à cheval entre le 3ème et le 6ème arrondissement de Libreville, est confronté à une insécurité grandissante caractérisée quotidiennement par des multiples braquages, cambriolages et autres viols.
Il ne fait plus bon vivre dans ce quartier sous intégré, l’un des plus grands de la capitale gabonaise. Plus de 20 mille âmes y vivent. Mais avec la peur au ventre dès la tombée de la nuit. Des bandes des jeunes délinquants se sont donnés pour mission de terroriser les paisibles habitants. Ils opèrent sans la moindre peur, parfois aux yeux et au su de certains agents de forces de l’ordre impuissants.
« Ici ça devient invivable, ils m’ont encore braqué à 5h45mn alors que je partais, au travail », a confié à Gabonactu.com, E.K, un natif du quartier travaillant dans une société vers l’aéroport de Libreville. Six mois avant, la même personne a été assommée par des braqueurs opérant au pk6. Toutes les omoplates ont été touchées. Il a eu la vie sauve grâce à l’intervention d’autres personnes du quartier.

Les braqueurs prennent la fuite vers cette école primaire de Sibang après avoir commis les forfaits © Archives Gabonactu.com

L’école primaire de Sibang, située en plein cœur du quartier sur une petite colline, en est le principal repère de ces bandits armés. Leurs cibles, les passagers abords ou en attente des taxis. A partir de 22 heures, ils commencent à passer en action. Le mode opératoire est simple. Un ou deux voyous restent debout, distancés aux abords de la chaussée en manipulant le téléphone portable et en faisant semblant d’attendre un taxi. Quand un véhicule se gare pour débarquer ou embarquer un passager, ils se ruent vers celui-ci. Ils se confondent avec les passagers avant de les arracher les sacoches ou portemonnaies, pour ensuite prendre la poudre d’escampette.
Ces gangsters dont l’âge varie entre 15 ans et 30 ans, ont développés d’autres formes de braquages ou des vols à la tire, plus spectaculaires. Le taxi ou un véhicule particulier qui ralenti pour éviter les crevasses est systématiquement pris à partie par ces braqueurs. Les objets sont arrachés avec force aux usagers qui, souvent ne se doutent de rien. Ils se rendent à l’évidence quand c’est trop tard. Le bandit connaissant mieux son quartier et les raccourcis appelés trivialement « pivots », a juste quelques secondes pour disparaitre par le sprint.
« Nous on avait déjà formé notre brigade d’autodéfense mais les agents de la police judiciaire nous ont dissuadés », se lamente un autre natif de pk6.
Déjà répertorié comme un des quartiers à risque dans la capitale gabonaise, le PK6 est devenu à ce jour une zone de non droit, où règne le grand banditisme. Tous les jours, les paisibles citoyens sont braqués. Les populations s’estimant abandonnées par les pouvoirs publics comptent maintenant se faire justice.

Antoine Relaxe

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