Douane : les transitaires tentent de paralyser le port d’Owendo, l’Etat dit niet

Directeur général de la douane gabonaise, Dieudonné Lewamouho Obissa le 14 février 2020 © Gabonactu.com

Depuis plusieurs jours, les opérateurs économiques en activité dans le port d’Owendo organisent une grève de zèle en refusant unanimement de dédouaner les containers, une façon de mettre la pression sur l’Etat, insidieusement invité à annuler la mise en place du logiciel Sidonia world sensé limiter la fraude douanière. L’Etat dit niet, Sidonia world sera appliqué jusqu’au bout, selon la Direction générale des douanes.
« Il n’est pas du tout question que l’on revienne à Sidonia ++. Quel que soit le refus des opérateurs, l’administration doit aller au bout de la mise en place de Sidonia World », a martelé, dans un entretien avec la presse, le Directeur général de la douane gabonaise, Dieudonné Lewamouho Obissa.
Le patron de la douane gabonaise dit ne pas comprendre l’attitude des opérateurs économiques qui rechignent à dédouaner leurs marchandises. « L’Etat gabonais ne fléchira pas, ne reculera pas, Sidonia world sera appliqué intégralement », a-t-il insisté en s’adressant à ces opérateurs économiques.
« S’il y a pénurie, engorgement du port ce n’est pas le fait de Sidonia World… C’est à cause de la mauvaise volonté des opérateurs », a indexé Dieudonné Lewamouho Obissa parlant des difficultés constatées au port d’Owendo où ce nouveau logiciel est entré en vigueur depuis le 13 janvier dernier.
Sidonia World est un logiciel douanier conçu par la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (CNUCED), un organe subsidiaire de l’Assemblée générale des Nations unies créé en 1964, qui vise à intégrer les pays en développement dans l’économie mondiale de façon à favoriser leur essor.
Le logiciel a pour ambition d’améliorer les recettes douanières en limitant les fraudes. Il est opérationnel dans 85 pays du monde dont le Congo Brazzaville, le Cameroun et même la Guinée Equatoriale. « Pourquoi il ne fonctionnerait pas au Gabon ? » s’est interrogé le patron de la douane qui s’exprimait en présence du représentant régional de la CNUCED pour l’Afrique francophone, Benoît Jean Marc.
Benoît Jean Marc a déploré une campagne de dénigrement regrettable pour un mécanisme qui n’apporte pas un boulot supplémentaire aux opérateurs.
« Tout nouveau système informatique présente toujours quelques difficultés mais pour le cas de Sidonia, ces difficultés sont dues à l’appropriation du nouvel outil », a admis M. Lewamouho Obissa.
Pour faciliter les opérations, depuis le 12 février dernier, l’ouverture du port se fait 24 heures sur 24. « Malgré cela, nous constatons que les opérateurs rechignent toujours à sortir leurs containers », a-t-il regretté avant de s’interroger « c’est le nouvel outil qui est à l’origine ou la mauvaise foi des opérateurs ? »L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est Port-owendo-2-2-1024x566.jpg.
« Il y a comme un refus des opérateurs d’accepter la mise en place du nouveau logiciel. Pour qu’elle raison, je ne saurai le dire », a-t-il déduit.
Dans les pays où Sidonia Wold est appliqué intégralement, les recettes douanières ont connu une amélioration de 15 à 20%. Il améliore la gestion d’un certain nombre de régime douanier. Il permet de transmettre en temps réel au Trésor public toutes les recettes douanières. Auparavant il fallait attendre une dizaine de jours.
Selon M. Lewamouho Obissa, d’ici fin 2020, l’ensemble des sites de la douane gabonaise auraient fini leur migration vers Sidonia world qui est actuellement en expérimentation à Owendo port. Le nouveau port est déjà connecté. En mars le système sera étendu à l’aéroport de Libreville, au Port Molle, aux colis postaux et la zone économique spéciale de Nkok. A partir d’avril, le système sera progressivement installé à l’intérieur du pays.
Le Gabon a obtenu de la CNUCED une dérogation pour proroger l’assistance des experts de cette institution durant une année supplémentaire. Ces experts vont aussi poursuivre les sessions complémentaires de formation pour toutes les sociétés qui vont le désirer.

Carl Nsitou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.