Télé-enseignement : une véritable illusion pour les élèves de Mbigou

Classes fermées au lycée Amiar Ngang de Mbigou jusqu’à nouvel ordre © Gabonactu.com

Le télé-enseignement, nouvelle méthode d’enseignement à distance en cours d’expérimentation au Gabon suite à la fermeture des écoles à cause du Coronavirus  est  une véritable illusion pour les élèves de Mbigou, une commune rurale perdue en pleine forêt équatoriale où les coupures d’électricité durent parfois un mois.

Comme bien d’autres localités  moins loties de l’intérieur du pays, Mbigou, ville de la province de la Ngounié (sud) connait des graves difficultés d’accès à électricité. Du coup, l’accès à la télévision est un luxe. Les élèves des classes d’examen (5ème année du primaire, 3ème année au collège et la classe de terminale) brûlent d’envie de se mettre à la page mais leurs rêves coulent dans l’eau. Difficile d’avoir les programmes de la télévision à volonté.

«  On vient de passer près d’un mois sans électricité, ce qui veut dire que ces élèves n’ont pas bénéficié de ces enseignements », a déploré Jean Pierre Tsamba, proviseur du lycée public, Amiard Gang de Mbigou.

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Le proviseur du lycée Amiar Ngang de Mbigou, Jean Pierre Tsamba © Gabonactu.com

Depuis la suspension des cours, le 14 mars dernier sur l’ensemble du territoire, les élèves de classes d’examens (144 candidats au BEPC et 98 au baccalauréat) du lycée Amiard Gang  sont désemparés.

Lorsqu’ils ont la chance de suivre ces cours à la télévision, malheureusement ils ne comprennent pas grand-chose.

« C’est un train qui passe sans s’arrêter », commente Jordan, élève en classe de terminale.

« Le télé-enseignement ne m’aide pas vraiment. Il y a des choses qu’ils expliquent que je ne comprends pas parce que ça passe vite. Mais  on va poser la question à qui ? », a avoue  Noëlla Ngoundou, élève en classe de 3ème.

Selon Jean Pierre Tsamba, depuis la décision de  fermeture des écoles, la ville de Mbigou s’est vidée de sa population scolaire.  Une population qui se trouve dans les villages où il manque de tout.  Il n y a ni courant ni télévision,  encore moins  de  téléphone.

«  On se demande bien  comment ces élèves qui sont dans les villages vont suivre ces cours à distance ? » s’est interrogé le proviseur.

Le Gabon a conclu un accord avec l’UNESCO pour produire des supports écrits à faire parvenir aux élèves résident dans des zones non couvertes par la radio et la télévision. Ces supports ne sont pas encore disponibles alors que l’on évoque la possibilité d’organiser les examens de fin d’année dans un avenir très proche.

Sydney IVEMBI, envoyé spécial

 

 

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