Gabon : les sénateurs déplorent leur marginalisation par le gouvernement

La présidente du Sénat, Dr Lucie Milebou Aubosson épouse Mboussou et quelques membres de son bureau le 31 décembre 2018 à la clôture de la 2ème session ordinaire de l’institution parlementaire © Com Sénat

Libreville, 2 janvier (Gabonactu.com) – La présidente du Senat, Dr Lucie Milebou Aubosson épouse Mboussou, en clôturant les travaux de la deuxième session ordinaire de la haute chambre du parlement lundi, n’a pas caché le ressentiment des sénateurs vis-à-vis du gouvernement concernant le non-règlement de certaines primes et autres problèmes d’intendances.
« Je me dois de vous avouer que les Sénateurs se sentent délaissés », a fait savoir Mme Milebou Aubosson épouse Mboussou au premier ministre Emmanuel Issozé Ngondet, présent à la cérémonie de clôture de la deuxième session ordinaire du Senat.

La cérémonie a eu lieu dans une petite salle du Sénat © Com Sénat

Des propos corroborant le ras-le-bol des sénateurs manifesté en novembre dernier. Ils avaient éconduit le ministre du budget Jean Fidèle Otandault venu défendre le budget de son département pour le projet de loi de finance 2019. L’argentier gabonais est considéré comme celui qui les a maintenu dans une clochardisation sans précédent par la non-régularisation des frais de la 2ème session ordinaire (sénateurs + personnel) pour un montant de 996 millions 640 mille francs) et les impayés du mois de septembre et d’octobre.
« Je voudrais rendre un hommage mérité à l’ensemble de mes collègues, qui ont abattu un travail considérable, parfois dans des conditions d’intendances limites, en étouffant des soupirs de résignation, tout en poursuivant les tâches pour lesquelles, ils ont été élus », a-t-elle souligné.
Outre l’aspect des arriérés des frais de sessions, on relève également le retard dans le paiement des salaires du personnel du Sénat, la suspension depuis bientôt deux ans des prestations sociales notamment l’assurance- maladie du personnel et des sénateurs par les maisons d’assurance pour non-règlement des arriérés
D’autres problèmes subsisteraient tels que le manque de carburant pour le fonctionnement du parc automobile de l’administration afin d’assurer le transport du personnel, la difficulté pour les commissions permanentes de travailler en toute sérénité faute de fournitures de bureaux et autres consommables. S’y ajouteraient le délabrement avancé de l’hémicycle Georges Rawiri, contraignant les sénateurs à tenir les séances plénières à huis clos dans la salle étroite Jean Hilaire Aubame, la non-représentativité du Parlement du Gabon aux instances internationales pour absence de frais de missions y compris pour des missions de contrôle de l’action gouvernementale à travers des enquêtes parlementaires.

Sydney IVEMBI

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