Homosexualité à l’école au Gabon : un coup d’Etat culturel, selon le prophète Béni Ngoua Mbina

Béni Ngoua Mbina s’exprimant, le 21 juin 2023 à Libreville. © Gabonreview

Le religieux ne fait pas dans la langue de bois. Dans une conférence de presse mercredi à Libreville, le Prophète Béni Ngoua Mbina a cogné très fort contre le projet d’introduction des enseignements sur l’homosexualité dans les écoles gabonaises depuis le pré-primaire. Pour lui il s’agit d’un coup d’Etat culturel.

Le prophète est clair. Ce projet est un « coup d’Etat culturel opéré par la classe politique moribonde de notre pays » qui a commencé par la dépénalisation de l’homosexualité. Le 23 juin 2020, en effet, les députés gabonais ont voté en faveur de la dépénalisation de l’homosexualité. Ce vote a été confirmé par les sénateurs le 29 juin provoquant l’ire d’une partie de la population.

Le débat a ressurgi avec une extrême virulence depuis la révélation, il y a quelques jours, d’une convention passée entre le gouvernement et l’UNESCO sur un projet de manuel visant l’enseignement de la sexualité dans le pré-primaire. Des extraits d’un document de 180 pages qu’aurait conçu, sur commande, l’Institut pédagogique national (IPN), à cet effet prouverait que les enseignements prévus influenceraient les enfants gabonais sur leur orientation sexuelle et seraient plus favorable à l’homosexualité.

« Nous comprenons que cela vise à faire de nos enfants des pédés et des lesbiennes en préparation », a dégueulé le Prophète qui a siégé, sous Omar Bongo, à l’Assemblée nationale comme député de l’opposition.

« Nous pouvons tous comprendre que l’objectif du gouvernement est de préparer le peuple à accepter le mariage homosexuel dans les prochaines années », a averti Beni Ngoua Mbina.

L’homme de Dieu s’exprimait devant une assistance composée des journalistes, des fidèles de son église mais aussi des leaders de la société civile qui dénoncent également le projet du gouvernement.

Pour lui, les pédés et les lesbiennes ont besoin d’une délivrance pour redevenir des personnes normales. Il plaide pour le retrait de ce projet « pédophile » qui vise à encourager la jeunesse dans la débauche sexuelle.

Dans un langage cru, Beni Ngoua Mbina rappelle que l’anus n’est pas un organe sexuel ni un organe de la reproduction. Inutile, à son avis, de faire croire aux populations que le cours envisagé rentre dans le cadre de la santé sexuelle et de la reproduction.

« On enfante pas par l’anus et on ne conçoit non plus par l’anus », a-t-il rappelé. Dieu, selon lui, a créé deux sexes ayant chacun sa fonction organique.

Le Prophète conclu que pour éviter une « malédiction » sur la nation, toutes les forces vives « doivent se lever en criant haut et fort dans les quartiers, les villages, les écoles et partout dans les familles en disant : non à la malédiction nationale ».

Son appel s’adresse aux syndicats et aux parents d’élèves à qui il demande de « rejeter la peste homosexuelle et tout son corollaire ». Le religieux encourage les parents d’élèves à ne pas acheter le « manuel satanique » de la santé sexuelle et de la sexualisation des enfants mineurs.

Facebook a pour sa part signalé et coupé toutes les retransmissions en direct de la conférence de presse du Prophète. Certains journalistes ont même vu leurs comptes Facebook bloqués. C’est le cas de Gabonactu.com

Constatant la tournure négative que prend ce projet, l’UNESCO a, de son côté, publié un communiqué le 20 juin dernier pour dégager sa responsabilité en précisant que son mandat est de soutenir les priorités du gouvernement.

De leurs côtés, plusieurs syndicats ont appelé à des journées « Ecoles mortes » dès la prochaine rentrée scolaire si le projet n’est pas retiré.

Marie Dorothée

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