Samu social Gabonais : enquête sur un service vital menacé de faillite

Des ambulances du Samu social gabonais @ DR

Libreville, 7 août (Gabonactu.com) – Lundi et mardi dernier, le numéro vert du Samu social gabonais, le 1488 est resté indisponible, une indisponibilité quasi fatale pour les gabonais économiquement faibles qui ont fait du Samu social gabonais, un ultime recours ou une référence pour soulager leurs difficultés.
 
Contactée par un reporter de Gabonactu.com, la coordination générale de ce service public qui fonctionne néanmoins comme un service privé, du fait de sa réactivité, n’a donné aucune suite. Cependant, selon les informations collectées par Gabonactu.com, une facture impayée serait à l’origine de la suspension de cette ligne par Gabon Télecom. L’opérateur aurait interrompu la ligne pour espérer recevoir ses 800 000 FCFA de forfait des mois de juin et juillet.
Mardi en début de soirée, la ligne a été rétablie suite à un arrangement de quartier entre la coordination générale du Samu social et Gabon Telecom. Gabonactu.com n’a

Une brûlée grave abandonnée chez elle durant 5 jours et découverte par une équipe du Samu social @ SSG

pas obtenu les termes de ce deal aux allures de solution très provisoire.

Inquiétudes

Plus d’un an après sa mise en service en juillet 2017, c’est pour la première fois que cette ligne a été coupée. Le 1488, est, en effet, l’un des numéros verts du service public les plus usités au Gabon, car totalement gratuit. Il est même considéré comme un puissant outil à la portée des populations en détresse. Près d’une dizaine de télé conseillères travaillent au quotidien sur cette ligne pour informer, orienter et conseiller les usagers à la quête d’une information, d’un service ou d’une assistance médicale d’urgence.
En moyenne, 50 personnes composent le 1488 par jour. Les cas à l’origine de ces appels constituent un véritable indicateur de la détresse sociale des gabonais. L’interruption de la ligne a plombé le moral des télé conseillères et même de toutes les équipes du Samu sociale qui ont d’emblée perdu leur boussole. Un signal très alarmant sur l’avenir de la toute jeune structure qui connait déjà de nombreuses difficultés.

Salaires impayés

A Libreville, l’équipe du Samu social ressemble à une armée de bénévoles. Les salaires déjà maigres dès le départ ont été récemment revus à la baisse. Quelques collaborateurs ont été remerciés. Question d’orienter le minimum des rev

Un enfant de quartier pauvre de Libreville pris en charge par le Samu social @ SSG

enus vers les services aux usagers, selon une source proche de l’administration du Samu social.
Ce dégraissage n’a pas résolu les problèmes. Les agents cumulent quelques mois d’arriérés de primes de vacation. L’entretien des ambulances est devenu très laborieux.
Les principaux postes de dépenses seraient, le carburant pour faire tourner les ambulances, les charges locatives, les primes, la prise en charge des personnes en très grande détresse hébergées dans les centres d’accueil, et enfin la très prisée stratégie d’urgence Sanitaire de proximité, qui a par exemple permis entre le 21 Juillet et le 04 Août de prendre en charge plus de 3000 personnes, alors que dans le même temps la CNAMGS n’est pas acceptée dans les hôpitaux.

Budget insuffisant

Selon un rapport publié à l’occasion du premier anniversaire du Samu social, ce service rattaché au ministère des Affaires sociales a bénéficié d’un budget de lancement de 587 millions de FCFA en 2017 pour l’installation du Samu Social de Libreville, sans budget de fonctionnement. En 2018, ce budget a été revu à la baisse s’établissant à 510 millions de FCFA, mais pour 5 Samu Sociaux, et c’est là le problème. La coordination estime que le patrimoine du Samu est aujourd

Consultations et distribution gratuite des médicaments et vêtements au siège du SSG à Libreville @ SSG

’hui évalué à 7 milliards de FCFA, équipements médicaux, moyens roulants et médicaments compris. L’accompagnement non financiers des ONG internationales et du Samu international auraient considérablement contribués à la très rapide montée en puissance de cet outil public d’aide aux populations vivant sous le seuil de la pauvreté.
La création des antennes à Franceville, Port-Gentil, Oyem et Mouila a considérablement élargie le champ d’actions du Samu social. Le budget n’étant pas élastique, le Samu social, très apprécié des populations devient comme un colosse aux pieds d’argile.

Urgence d’une bouffée d’oxygène

Le premier service gabonais de secours dont les prestations sont totalement gratuites nécessite une thérapie d’urgence afin de l’aider à poursuivre son œuvre sociale (visite et soins à domicile et dans la prison centrale de Libreville, dans les orphélinats, les confessions réligieuses et la distribution gratuite des vêtements, hébergement des personnes dans un état de dénuement total, enfin tout récemment le passage de l’exclusion à l’inclusion par l’octroi de métiers et d’emplois…). Une mobilisation des ressources tant publiques que privées est urgente. En même temps, un véritable élan patriotique est nécessaire pour booster les résultats très éloquents de la première année. Près de 60 000 gabonais dans un état de besoin extrême ont bénéficié des prestations du Samu social. Le rapport annuel établi par la Coordination générale estime ce

Le Coordonnateur général du Samu social gabonais aurait-il désormais des doutes sur la survie de cette oeuvre sociale ? @ SSG

t apport a permis au Gabonais démunis de ne pas dépenser 14 milliards de FCFA, la valeur de l’apport du Samu social, en terme de cout efficacité.
« Le Samu social gabonais et la CNAMGS matérialisent la proximité de l’Etat au profit des populations démunies. Tuer ces deux organismes au même moment, serait un échec cuisant de la politique sociale du président de la République », a résumé un sociologue à l’Université Omar Bongo (UOB). La fierté internationale et l’admiration suscité dans le monde, par le Samu Social Gabonais renvoient vers l’extérieur une autre image de la politique sociale du gouvernement et du Président gabonais Ali Bongo Ondimba. Le numéro gabonais peut être fier d’être à la tête d’un pays où l’on donne gratuitement les médicaments, l’on nourris les démunis gratuitement en les logeant et en leur donnant du travail à terme.

Camille Boussoughou

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