Rougou cogne très fort sur l’Union nationale et la résistance de Jean Ping

 
Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – Jean Pierre Rougou, 3ème vice-président de l’Union nationale (UN, opposition), n’a pas seulement dit oui au dialogue national d’Ali Bongo. Il a donné de grands coups de marteau sur son parti et cogné très fort contre la résistance décrétée par Jean Ping.
 
« Après avoir consulté mes compatriotes, de nombreux compatriotes, après avoir consulté des amis de l’extérieur, j’ai pris la décision, en toute âme et conscience de participer au dialogue proposé par la partie en face », a-t-il annoncé dans un message vidéo posté sur sa page Facebook.
 
Jean Pierre Rougou s’est ensuite lancé dans une explication de sa décision. Ce qui éclabousse naturellement son parti et la résistance.
 
« Je pense que nous ne devons pas avoir peur de l’adversaire politique. C’est sur le terrain politique que nous devons agir et non celui du fantasme politique », a-t-il lâché.
 
Rougou reconnait que son parti politique a rejeté l’offre de participer au dialogue national d’Ali Bongo. Mais il s’interroge si cette décision ne peut pas être adaptée au contexte.
 
« Allons-nous rester dans une position figée alors que le Gabon se meurt ? Allons-nous rester dans des positions tranchées alors que des compatriotes meurent ?  Je crois que ma réponse est non », dit-il.
 
« Humblement, j’invite nos compatriotes à nous suivre parce qu’il est connu que le boycott ne paye pas… Nous avons boycotté les législatives de 2011 mais qu’avons-nous fait pour capitaliser ce boycott », s’interroge-t-il.
 
« Aujourd’hui nous boycottons le dialogue proposé par le camp adverse. Qu’avons-nous proposé en retour en dehors de tenir des réunions interminables ? » poursuit le 3ème vice-président de l’Union nationale.

« Allons-y débattre librement. S’ils ne sont pas d’accord au moins nous aurons essayé de faire bouger les lignes dans l’intérêt de notre peuple », suggère-t-il.
« Si nous refusons, que proposons-nous, que faisons-nous ? En dehors de tenir des grands discours. Des grands et interminables discours avec des slogans connus, répétés, ressassés à satiété », s’insurge celui qui était directeur de campagne de Bruno Ben Moubamba lors de la présidentielle de 2009.
 
« Est-ce que c’est de ça que nous avons besoin pour sortir de l’impasse actuelle ? Est-ce que c’est de ça que nous avons besoin pour sortir de l’enlisement actuel ? Je crois que non », dit-il avec dégoût.
 
Rougou regrette que l’opposition se limite à organiser des meetings sans agir. Rester assis et observer. Il estime que « les résultats du dialogue de l’opposition ne sont pas applicables parce que nous ne sommes pas au pouvoir ».
 
Pour avoir pris la décision de participer au dialogue et pour s’être donné une telle liberté de dire en public tout le mal qu’il pense de son parti et de l’opposition, Jean Pierre Rougou a reconnu qu’il risque d’être traduit au conseil de discipline de l’Union nationale.
 
« J’irai au conseil de disciple de mon parti et j’assumerai la décision » avant de conclure « les partis politiques ne sont pas des casernes ».

Carl Nsitou

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