Révision du code du travail : le gouvernement « manœuvre » pour éviter le blocage du pays

Dans un communiqué transmis tard dans la nuit de dimanche à la rédaction de Gabonactu.com, le ministre gabonais de l’Emploi, de la Fonction publique, du Travail et de la Formation professionnelle, chargé du dialogue social, Madeleine E. Berre, affirme avoir reçu vendredi dernier en séance de travail des organisations patronales et des travailleurs pour discuter sur la révision du code du travail à l’origine d’une colère des syndicalistes qui ont souhaité paralyser le pays durant 5 jours.

Plusieurs syndicats ont annoncé jeudi dernier leur volonté de déposer un préavis de grève du 23 au 27 janvier prochain.

Les syndicalistes à l’origine du préavis de grève veulent contraindre le gouvernement à réviser sa copie de « projet capitaliste et esclavagiste » du code du travail qu’il s’apprête à transmettre au parlement.

Dans son communiqué, Mme Berre et son ministre délégué, Mme Gisèle Akoghet épse Ndoutoume Essone, affirment opter « pour une méthodologie basée sur une concertation tripartite entre le Gouvernement, les employeurs et les travailleurs ».

Selon elles, le projet de réforme du code du travail est le résultat d’un long processus qui a respecté les étapes.

La première a eu lieu du 19 au 25 août 2019. Il s’agissait d’une concertation avec les partenaires sociaux (COSYGA, ONEP, etc.), avec prise en compte des contributions du patronat et des travailleurs.

La seconde étape est intervenue en novembre 2019. Elle portait sur une présentation du dossier en conseil interministériel afin de recueillir l’avis du gouvernement et de permettre à l’Etat, qui est employeur, de valider ce projet qui est actuellement en discussion au conseil interministériel

La prochaine étape est programmée ce mois de janvier. Elle vise à réunir l’ensemble des confédérations syndicales des travailleurs et employeurs en vue d’échanger sur la réforme du code du travail, les étapes d’évolution et les enjeux de l’emploi dans le secteur privé.

A l’issue de la séance de vendredi dernier, « rendez-vous a été pris pour cette semaine dans l’objectif de recueillir les préoccupations des travailleurs d’une part et celles des employeurs d’autre part », annonce le communiqué.

Malgré cette bonne volonté du gouvernement, les syndicalistes restent prudents. Ils soupçonnent le gouvernement de vouloir remettre en cause les droits acquis des travailleurs. La mouture mis en place par le gouvernement menacerait la stabilité de l’emploi. Elle soumettrait les travailleurs à une nouvelle forme d’esclavagisme professionnel où le travailleur n’aura d’autre choix que de se soumettre à la seule volonté de l’employeur par peur d’être licencié.

Carl Nsitou

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