Réduction du train de vie de l’Etat : Ike Ngouoni Aila Oyouomi livre quelques détails importants

Ike Ngouoni Aila Oyouomi, porte parole de la présidence de la République gabonaise @ CP

Libreville, 25 juin (Gabonactu.com) – Le porte parole de la présidence de la République, Ike Ngouoni Aila Oyouomi a donné plus d’informations sur les mesures d’austérité prises jeudi dernier en conseil des ministres pour  réduire le train de vie de l’Etat et redresser l’économie gabonaise.
 
 
Voici l’essentiel des explications apportées par Ike Ngouoni Aila Oyouomi :
Pour expliquer le pourquoi de ces décisions, il faut d’abord comprendre l’état de nos finances publiques. Et à ce titre, il est utile de rappeler que la Task force, qui a réuni pendant un mois une centaine d’acteurs de l’administration publique, avait pour mission de faire le bilan de la mise en œuvre du Plan de relance économique en dressant, à froid, l’état des finances publiques.
Quelles étaient les principales conclusions de ses travaux ? D’abord, que les finances publiques sont déséquilibrées avec des dépenses plus importantes que les recettes générées par nos régies financières. Concrètement, on constate une insuffisance des contrôles fiscaux et douaniers, et l’absence d’une politique d’exonérations fiscales et douanières cohérente.
Aussi, les conclusions font état d’une masse salariale hypertrophiée qui pèse sur le budget de l’Etat. La masse salariale, qui représente un budget mensuel de 60 milliards FCFA, équivaut à 59% des recettes fiscales de l’année en cours tandis que la zone CEMAC fixe à 35% ce seuil.Il faut avoir l’honnêteté de l’admettre…cette situation est devenue intenable.
Elle réduit tout d’abord fortement la capacité de l’Etat à tenir ses engagements vis-à-vis des Gabonais et de ses partenaires, et l’empêche de se projeter vers un avenir prospère.
Alors, deux options se sont présentées à nous :
 

  • Continuer ainsi et creuser le déficit avec tous ses effets néfastes sur les finances publiques et l’action sociale à terme.
  • Ou plutôt prendre les choses en main pour à la fois limiter les conséquences de cette situation et jeter les bases d’une relance économique. Vous l’avez constaté, l’Etat a pris ses responsabilités.

Mesdames et messieurs,
Vous l’avez constaté, l’Etat a pris ses responsabilités…il a décidé d’agir avec diligence en implémentant des réformes certes difficiles mais nécessaires pour assurer une justice sociale, promouvoir l’emploi et la relance économique.Vous l’aurez compris, l’objectif est de préserver notre modèle social. L’assainissement de nos finances lui, est l’ultime moyen d’y parvenir.
C’est pour cela que les décisions suivantes ont été prises :
D’abord d’appliquer des décotes de 15 % de traitement de l’ensemble des institutionnels et autres autorités administratives, de 10% sur les rémunérations des cabinets et de 5% sur les autres fonctions administratives. Ainsi, dans cet effort collectif, ceux qui gagnent plus contribuent davantage. Il s’agit aussi d’abaisser les effectifs des cabinets du Président de la République, du Premier ministre, des ministres, du secrétariat général du gouvernement, des autres institutions et des autorités administratives indépendantes…Car, à l’instar d’autres administrations, les effectifs de ces institutions sont hypertrophiés.
A titre d’exemple, l’effectif des cabinets ministériels passera de 24 personnes en moyenne à 16 personnes dès la mise en œuvre de cette réforme. Aussi, les postes suivants seront désormais supprimés :
– Tous les postes de 2ème adjoint dans toute l’administration, y compris à la présidence de la république :
o DGA2
o DCA2
o SGA2
o Etc.…
L’Exécutif a également pris la décision de réduire la taille du Gouvernement – je l’ai dit plus haut – parce qu’en l’état, le nombre considérable de départements ministériels engendre des dépenses trop importantes. Cette mesure, je le précise, vaudra pour l’avenir et ne concerne donc pas l’actuel gouvernement dont la composition reste en l’état. Il a aussi décidé de mettre un terme au contrat de tout contractuel ayant plus de 60 ans, y compris tous les fonctionnaires maintenus en activité et ayant plus de 60 ans, et de geler les recrutements en qualité de contractuel hors statut des agents déjà à la retraite…Car ces contrats concernent des individus privilégiés ayant dépassé l’âge de la retraite. Par souci d’équité, la loi fixant l’âge limite de départ à la retraite à 60 ans doit s’appliquer à tous, dans tous les cas. Donc pas de passe-droit, pas d’exception !
A cela s’ajoute l’examen des situations des agents publics en service dans les établissements publics et percevant une double rémunération… Car nous le savons bien, bon nombre d’agents publics occupent une double fonction dans l’administration publique. Cette situation qui tient en partie du clientélisme constitue une injustice puisqu’elle empêche d’autres agents d’occuper des postes à responsabilité.
De plus, parmi les autres mesures prises par l’Etat figurent
La mise sous « bon de caisse » des agents publics dès la fin du mois de juillet, afin de s’assurer de la présence effective des agents et leur reconnaissance par leur responsable hiérarchique ;§
La radiation immédiate des agents en situation d’abandon de poste, ce qui vous en conviendrez n’est qu’une application de la loi ;§
La mise à la retraite immédiate des agents absents pour cause de maladie de longue durée ;§
L’examen des situations administratives, avancement et reclassement après 2015 ;§
Le gel des concours, des mises en stage, des titularisations, avancements et reclassements pour une durée de trois (3) ans et assainissement du fichier de titulaire de fonction pour évaluer le niveau des indemnités indues ;§
L’audit de la masse salariale ;§
Et l’interdiction de recrutement de la main d’œuvre non permanente.§
***
Mesdames et messieurs,
Ces mesures à elles seules ne suffisent pas. Pour le chef de l’Etat, S.E.M Ali BONGO ONDIMBA, il nous faut être plus audacieux pour assurer un retour à l’équilibre de nos finances publiques dans des délais rapides et renforcer ainsi notre modèle social. C’est pour cela qu’il m’a été instruit d’annoncer lesmesures supplémentaires ci-après :
La réforme des avantages accordés aux Président du Conseil d’Administration (PCA) des établissements publics ou sociétés d’Etatv
o La suppression des cabinets des PCA
o La limitation de la rémunération du PCA aux jetons de présence
o La suppression des rémunérations mensuelles des PCA
La mise en place d’un plan de départ volontaire de la fonction publique, assortie de mesures d’accompagnement pour les fonctionnaires qui le souhaite.v
La réforme des avantages accordés aux anciens présidents d’institutions à la retraite : Ancien Président de l’Assemblée Nationale, du Sénat, du Conseil Economique et Social, Ancien Premier ministre, c’est-à-dire :v
o Réduction du budget de fonctionnement ;
o Réduction du nombre et de la qualité des véhicules attribués à ces responsables ;
o La réduction du personnel domestique affecté à certains responsables de ces institutions.
Mesdames et messieurs, l’ensemble de ces mesures devraient nous permettre de faire des économies de l’ordre de 70 milliards de FCFA par an sur la masse salariale afin de la rendre soutenable pour le budget de l’Etat.
Le constat sur la situation des finances publiques est l’objectif, sans concession…Et des actions répondant au triple sens de la priorité, du concret et de l’efficacité s’imposent pour y remédier.
La mise en œuvre de certaines mesures seront particulièrement difficiles. Mais face à l’urgence et au nom de l’intérêt commun, celui de la Nation, le courage, l’effort et la détermination doivent impérativement guider l’action publique avec pour objectif une plus grande justice sociale.
Je vous remercie pour votre attention.

Gabonactu.com

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