Le syndrome burkinabé est-il contagieux ?

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – La chute de Blaise Compaoré après deux jours de manifestation !!!rue laisse-t-elle indifférente les autres africains ou palais présidentiels confrontés au même problème de modification de la constitution ?

Manifestants dans les rues de Ouagadougou
Manifestants dans les rues de Ouagadougou

La question en principe ne se pose plus, l’homme étant un animal de comparaison. Mais connaissant l’entêtement des dirigeants africains volontairement aveugles et aphones, la question vaut toujours son pesant d’or.

L’élève Campaoré, sinon le frère Campaoré a lamentablement échoué. Tous ses plans pour se maintenir au trône ont brillamment raté. Sa cour a capitulé. Son parti politique et sa cohorte de courtisans ont fondu comme du sel dans l’océan. Ses savants conseillers, consultants et théoriciens qui proposent des solutions comme une clef passe-partout se sont volatilisés laissant au frère Blaise l’entièreté de sa responsabilité. C’est à lui seul que revient la responsabilité de ce qui est arrivé. Pas un cabinet de consulting, pas un politologue futé, pas un conseiller ni quiconque autre membre influent de son entourage. C’est lui et lui seul.

Campaoré a donc épuisé très rapidement toutes les cartes. Ses plans ont vite été déjoués par des adversaires qui ne sont autres que ses anciens collaborateurs au gouvernement ou au parti. Son seul et unique triomphe c’est qu’il soit sorti indemne du palais. Lui, sa femme et ses enfants. Il n’est pas mort donc il pourra toujours cogiter sur la nature humaine faite des courtisans, des griots et des traitres.

Le messie d’hier est brutalement devenu le Satan. Le bâtisseur de la nation est devenu l’homme par qui ses édifices bâtis durant 27 ans se sont écroulés parfois sur ses compatriotes par sa propre faute. Les rues débordantes de joies d’hier sont devenues des rues de la mort où le peuple mu par la soif du changement a bravé les baïonnettes et autres armes de guerre.

Les soldats hier loyaux ont rapidement baissé le canon. En face, ce n’était pas une armée d’invasion. C’étaient leurs frères, sœurs, mères et pères. Impossible donc de tirer sur son frère, sa sœur, son père ou sa mère. Et puis les temps ont changé. Le tribunal pénal international est à la recherche perpétuelle de clients pour continuer d’exister.

Les camarades du parti, à défaut de sortir et pour éviter de se faire lyncher se sont terrés chez eux comme des rats craignant l’avancée d’un feu de savane. D’autres ont probablement taillé en catimini pour sauver leur peau. Ils sont donc devenus ce Simon Pierre qui avait promis fidélité et engagement à Jésus Christ mais qui le renia avant que le coq ne chante 3 fois.

Bref, les carottes sont cuites pour le frère Blaise, le médiateur international, le pivot central de la diplomatie ouest-africaine, le distributeur automatique de la paix en Afrique de l’ouest. L’article 37 de la constitution taillée par lui-même l’a emporté. Son argent ne l’a plus sauvé. Son armée non plus préoccupée qu’elle est de s’emparer du fauteuil.

La leçon est-elle comprise au-delà ? Certainement pas. Il y aura encore des mercenaires pour dire aux dirigeants concernés par la même manœuvre que Blaise est tombé pour avoir commis des erreurs dans sa stratégie. Ils leur diront que le Burkina Faso n’est pas leur pays. Les cas ne sont pas automatiquement transposables. L’Afrique n’est pas un pays mais un ensemble de 54 ou 55 Etats. Conclusion, il faut persister et modifier le petit papier litigieux.

Après tout, ces mercantiles personnages opèrent dans l’ombre. Ils n’ont pas d’immobilisations dans le pays. Leurs cabinets se limitent à 3 ou 5 coursiers, un salon feutré, une salle de réunion et une machine à café. Le tout logé dans un immeuble attribué par le pouvoir. Donc si ça tourne mal, ils n’ont absolument rien à perdre. Au contraire, ils ne sont pas comptables des conséquences qui découleront de leur. Il est donc temps de prendre la bonne décision pour soi, sa famille et son pays.

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