L’argent du FID comme une odeur de campagne électorale  

Ali Bongo Ondimba dans les bras d’un possible électeur à Franceville @ DCP

Libreville, 23 avril (Gabonactu.com) – Plusieurs gabonais ont reniflé une odeur de campagne électorale après le lancement par le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, samedi à Franceville dans la province du Haut Ogooué (Sud), du Fonds d’Initiative Départementale (FID) doté d’un budget de 48 milliards de FCFA à répartir dans les 48 départements du pays.
 
« Les populations vont réfléchir. Elles vont donner deux ou trois choix au Préfet sur ce qu’elles veulent faire. Le Préfet va les amener au niveau du gouverneur. Lorsque tous les projets seront arrivés au niveau du gouvernorat, le gouverneur réunira tous les Préfets, tous les élus locaux de tous les départements de la province en une sorte de conseil provincial. C’est là que se fera l’adoption de tous les projets qui seront envoyés après vers Libreville. Le gouverneur ensuite les transmettra au ministre de l’Intérieur et le ministre de l’Intérieur doit m’amener tous ces projets. Le Premier ministre et moi-même, nous allons revoir tout cela et c’est seulement là que nous allons donner l’ordre de décaisser », a expliqué le président Ali Bongo Ondimba devant le public qui a participé au lancement de ce projet dont la noble ambition est de développer l’arrière pays et de sortir les paysans de la précarité absolue.
 
« Nous devons réduire les inégalités territoriales qui sont une forme d’injustice sociale. Et pour cela développer le Gabon de façon harmonieuse sur l’ensemble du territoire », a clamé le numéro un gabonais qui a reconnu que l’argent des fêtes tournantes et des tournées Républicaines du chef de l’Etat n’ont pas apporté la satisfaction escomptée aux populations.
 
« Le fonds d’initiative départementale m’apparaît comme un des leviers de développement des localités intérieures de notre pays », s’est défendu Ali Bongo Ondimba. En revanche, ses détracteurs murmurent qu’il s’agit d’un fonds électoral.
 
Le Gabon attend impatiemment la date des prochaines élections législatives – déjà reportées à plusieurs reprises – auxquelles plusieurs partis de l’opposition ont décidé de participer. En 2011, le Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) n’avait rencontré aucune difficulté. L’opposition avait boycotté les législatives pour déficit de transparence. « Pas de biométrie, pas d’élections », c’était le slogan du boycott du scrutin de 2011.
 
Le PDG avait raflé 114 des 120 sièges de l’époque. Cette année il y aura 143 sièges suite à un nouveau découpage électoral.

Camille Boussougou

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