Des gabonais de Paris ont aussi rendu hommage aux victimes des violences postélectorales

Une vue des manifestants du Trocadero @ DR

Paris, 3 septembre (Gabonactu.com) – Des gabonais de France, hostiles au régime de Libreville, ont rendu hommage à Paris aux victimes des violences pros-électorales déclenchées juste après l’annonce de la réélection pour 7 ans du président Ali Bongo Ondimba le 31 août 2016.
Munis de pancartes, mégaphones, sifflets et banderoles, les manifestants ont marché pacifiquement du Tracadéro à l’ambassade du Gabon en France en hommage à leurs « martyrs » qui protestaient contre les résultats de la présidentielle remportée, selon eux, par leur leader Jean Ping.
« Les jeunes gabonais que nous sommes, n’avons pas vocation à venir remplir les rangs de migrants et des SDF en France. Mais si nous sommes à Paris aujourd’hui, c’est justement pour mieux organiser la résistance au régime d’Ali Bongo Ondimba », a déclaré Papin Sika, un des leaders du mouvement « La Voix du Mapane ».
« Nous sommes une nation, nous sommes un peuple, et qui dit peuple dit une conjonction d’intelligences et de complémentarités diverses. C’est de cette conjonction que notre concorde s’éveillera et que nous en jouirons », a martelé le jeune opposant et activiste gabonais.
Au Gabon, Jean Ping a commémoré ces événements par un message écrit. Dans ce message de cinq pages, celui qui se fait appeler président élu a salué la mémoire de ses martyrs avant de faire un tableau sombre de la situation politico, socioéconomique du pays, ainsi que des libertés individuelles.
Il a profité de cette commémoration pour réaffirmer son engagement à aller jusqu’au bout, jusqu’à la libération totale du Gabon.
« Croyez-moi, cet engagement, je le tiendrai et quoi qu’il arrive notre cher pays le Gabon sera libéré. Je vous assure que conformément à votre volonté largement exprimée le 27 Août 2016, j’exercerai le pouvoir d’Etat que vous m’avez confié. Ainsi, la souveraineté populaire s’imposera », a indiqué Jean Ping, avant de préciser sous la forme d’un hommage aux morts du 31 août qu’ « A tous ceux qui sont partis pour nous libérer, la Patrie leur reste à jamais reconnaissante ».
Il a par ailleurs invité chaque Gabonais, où qu’il se trouve, avec ses moyens, de tout mettre en œuvre pour la libération du Gabon.
 
Le pouvoir et l’opposition ne sont pas d’accord sur le bilan de ces violences. Jusqu’à 300 morts selon Jean Ping. 4 morts, selon le pouvoir. En juin 2017, les deux camps ont transmis leurs preuves à la Cour pénale internationale (CPI) appelé au Gabon par le pouvoir pour enquêter sur ces violences. La CPI qui avait dépêché une délégation dans le pays n’a pas encore donné une suite.

Lazare Moukoubidi

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