Dispersion de la marche improvisée des partisans de Ping : le choix risqué des policiers

 
Libreville, 16 décembre (Gabonactu.com) – Les policiers gabonais qui ont dispersé samedi la marche improvisée des partisans de Jean Ping au quartier Charbonnages ont fait un choix très risqué, selon un spécialiste de gestion d’une foule contacté par Gabonactu.com
 
« La plus grosse erreur commise par les policiers c’est d’avoir organisé « la bataille » exactement à la hauteur de la station services de Pétro Gabon », a estimé le spécialiste présent sur la voie express au moment de l’action.
 
« Certes les premiers gaz lacrymogènes ont été lancé à la sortie de l’échangeur des Charbonnages, mais la police a attendu que les manifestants arrivent à la station services pour tenter de stopper la marche », constate le spécialiste pour le regretter.
 
« La conséquence c’est que plusieurs manifestants ont trouvé refuge dans les installations de la station. Les autres sur les pistes d’à côté. La police a été obligée de tirer les gaz lacrymogènes à plusieurs reprises pour disperser les manifestants qui ont tenté de résister », souligne-t-il en précisant que la station services est une zone à très haut risque à cause du caractère très inflammable des produits pétroliers.
 
« S’il y avait des casseurs infiltrés, soit la station était pillée soit elle était brûlée », a estimé le spécialiste qui a rappelé qu’en 2006, des partisans de l’opposant Pierre Mamboundou, revendiquant la victoire de leur leader volée, selon eux, par Omar Bongo Ondimba, avait saccagé une station services au PK 6 et brûlé une autre au PK 5.
 
Le spécialiste comprend tout de même que les policiers ce samedi aux Charbonnages étaient en nombre très inférieur au moment du déclenchement de la marche des partisans de Jean Ping. Ils ont donc laissé progresser les manifestants en attendant l’arrivée des renforts.
 
Deux gros camions et une Jeep, remplis de soldats anti-émeutes, sont venus à la rescousse. Ce sont ces éléments qui ont interpellé au moins cinq personnes au niveau de la station services. Le clame a tout de suite été rétabli ce qui a permis une reprise rapide de la circulation.
 
Jean Ping a excité ses militants en déclarant durant son meeting : « quand toutes les voies de la négociation et de la diplomatie n’ont pas donné les fruits escomptés ; quand la concertation est bloquée, il ne reste plus que la confrontation. Nous y sommes. Je ne vous retiens donc plus. La voie est bien libre. Vous pouvez foncer. C’est le moment ! ». Cet appel a été suivi par la marche improvisée.

Carl Nsitou

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

error

Vous aimez l'article? Merci de le partager.