Climat : la Banque mondiale ne financera plus des activités pétrolières dès 2019

 
Libreville, 14 décembre (Gabonactu.com) – Le président du groupe de la Banque mondiale, Jim Yong Kim, a annoncé le 12 décembre dernier lors du  One Planet Summit coorganisé par Emmanuel Macron, président de la République française, Antonio Guterres, Secrétaire général des Nations Unies et la Banque mondiale que son groupe ne financera plus des activités en amont du secteur pétrolier et gazier après 2019. 
 
En tant qu’institution multilatérale de développement, le Groupe de la Banque mondiale continue de modifier ses activités en tenant compte de l’évolution rapide de notre monde. Pour aligner le soutien apporté aux pays pour qu’ils atteignent leurs objectifs de Paris :
Le Groupe cessera de financer les activités en amont du secteur pétrolier et gazier après 2019.
(Le financement d’activités en amont du secteur gazier sera exceptionnellement envisagé dans les pays les plus pauvres lorsqu’il favorise indéniablement l’accès à l’énergie des pauvres et lorsque le projet est conforme aux engagements du pays au titre de l’Accord de Paris.)

  1. Renforcement des ambitions climatiques du Groupe de la Banque mondiale grâce à son Plan d’action sur le changement climatique

Le Groupe est en bonne voie pour atteindre la cible de 28 % de ses prêts consacrés à l’action climatique d’ici à 2020 ainsi que les objectifs de son Plan d’action sur le changement climatique, élaboré dans le sillage de l’Accord de Paris.
Parallèlement à la soumission par les pays de contributions déterminées au niveau national actualisées et potentiellement plus ambitieuses, le Groupe dressera le bilan de son Plan d’action sur le changement climatique et annoncera de nouveaux engagements et cibles pour l’après-2020 lors de la COP24 devant se tenir en Pologne en 2018.

  1. Décarbonisation de nos activités fondée sur la transparence et la communication

Le Groupe de la Banque mondiale fait tout son possible pour que la responsabilité climatique soit intégrée à l’ensemble de ses activités. Outre les mesures déjà en place :

  1. i) À compter de l’année prochaine, le Groupe déclarera les émissions de gaz à effet de serre des projets d’investissement qu’il finance dans les principaux secteurs producteurs d’émissions, tels que le secteur énergétique. Les résultats seront publiés tous les ans à partir de fin 2018.
  2. ii) La Banque mondiale appliquera un prix virtuel pour le carbone lors de l’analyse économique de tous les projets de la BIRD et de l’IDA conçus à compter de juillet 2017 dans les principaux secteurs fortement émetteurs. IFC utilise la tarification du carbone dans les principaux secteurs depuis janvier 2017 et étendra cette mesure à tous les secteurs dès janvier 2018.
  3. Mobilisation de fonds en vue de transformer l’atténuation et la résistance aux chocs climatiques

Pour accélérer la mobilisation de fonds :

  1. i) IFC investira 325 millions de dollars dans le fonds obligataire Green Cornerstone, un partenariat avec Amundi, pour créer le plus grand fonds obligataire de l’histoire consacré aux marchés émergents. Cette initiative de 2 milliards de dollars vise à développer les marchés financiers locaux et à accroître le financement privé des projets liés au climat. Les fonds mobilisés s’élèvent déjà à 1 milliard de dollars.
  2. ii) La semaine dernière, la Banque mondiale et le gouvernement égyptien ont signé un prêt à l’appui des politiques de développement d’un montant de 1,15 milliard de dollars, dont l’objet est de réduire les subventions aux combustibles fossiles et de créer un environnement propice à un développement énergétique sobre en carbone.

iii) Le Groupe de la Banque mondiale continuera de soutenir les investissements mentionnés lors du One Planet Summit qui illustrent des possibilités de mobiliser différents types de financement dans des domaines ayant un potentiel transformationnel. Ces investissements pourront porter sur : l’accélération de la maîtrise de l’énergie en Inde ; le développement de l’énergie solaire en Éthiopie, au Pakistan et au Sénégal, entre autres ; la création d’une plateforme d’investissement pour les zones côtières d’Afrique occidentale, visant à améliorer la résilience du littoral des pays concernés (en partenariat avec l’UEMOA, le NFD, le FEM, le GFDRR, l’AFD et la BAfD) ; et la création de la plateforme sur la résilience des villes (en partenariat avec la Convention des maires) permettant à 500 villes d’accéder à des financements pour mieux résister aux chocs climatiques.

  1. iv) Le Groupe continuera de collaborer avec l’Organisation des Nations Unies et d’autres partenaires à la mise en œuvre de la plateforme Invest4Climate, qui mobilisera systématiquement plusieurs sources de financement, notamment dans le cadre d’une grande manifestation de promotion des possibilités d’investissement lors de la conférence Invest4Climatedevant se tenir à Francfort en mai 2018.
  2. v) IFC s’emploiera à définir une norme mondiale sur les obligations vertes, semblable aux Principes d’Équateur, pour favoriser le développement du marché de ces obligations dans le but de mobiliser des financements privés destinés au secteur climatique. Pour stimuler l’écologisation du secteur financier, le Groupe de la Banque mondiale collaborera avec le Sustainable Banking Network (SBN) pour apporter un appui technique à l’élaboration et à la mise en œuvre de feuilles de route pour le financement durable dans six pays. Ces feuilles de route s’inspirent d’un cadre élaboré conjointement avec ONU-Environnement.
  3. vi) Le Programme de portefeuille de prêts conjoints (MCPP), géré par AXA, allouera une part importante des projets à des investissements d’infrastructure intelligents sur le plan climatique. IFC et la Finlande ont lancé un programme conjoint sur le changement climatique, qui repose sur une contribution en capital restituable de 114 millions d’euros, pour stimuler le financement privé des solutions liées au changement climatique, en ciblant les pays à faible revenu privilégiant les énergies renouvelables, la maîtrise de l’énergie, les bâtiments verts, l’agriculture intelligente face au climat et la foresterie.
  4. Partenariats

Le Groupe de la Banque mondiale collaborera avec divers partenaires pour accélérer et intensifier l’action climatique :

  1. i) Pour la première fois, les banques multilatérales de développement et tous les membres de l’International Development Finance Club ont publié une déclaration commune alignant leurs financements sur l’Accord de Paris et identifiant des domaines de coopération pour stimuler le développement intelligent sur le plan climatique.
  2. ii) Le Canada et la Banque mondiale œuvreront ensemble à l’accélération de la transition énergétique des pays en développement et, avec le Congrès syndical international, procéderont à une analyse pour appuyer les efforts visant une juste transition vers un avenir sans charbon.

iii) En collaboration avec l’AFD (France) et le Royaume du Maroc, la Banque mondiale s’emploiera à accélérer l’adaptation dans l’agriculture africaine.

  1. iv) Elle soutiendra un partenariat unique entre les dirigeants et les peuples des Caraïbes, les organisations multilatérales et le secteur privé local et international pour proposer une vision de la première zone du monde intelligente sur le plan climatique. Les domaines d’action prioritaires comprennent les énergies renouvelables, les infrastructures résilientes, les mécanismes de financement novateurs et le renforcement des capacités.
  2. v) Le Groupe de la Banque mondiale appuiera, par le biais de la Coalition des leaders de la tarification du carbone, l’initiative proposée de marchés du carbone des Amériques.
  3. vi) Les principes sur les financements concessionnels mixtes, publiés en 2013, ont récemment été complétés par des directives plus détaillées, élaborées par un groupe de travail (présidé par IFC) représentant les initiatives de financement du développement qui investissent chaque année plus de 35 milliards de dollars dans des solutions du secteur privé. Ces principes comprennent la promotion de solutions commercialement viables de façon à minimiser le recours aux financements concessionnels publics limités et soulignent la nécessité de disposer de normes sociales, environnementales et de gouvernance de qualité.

Source : Banque mondiale

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