11% d’enfants n’ont pas d’actes de naissance au Gabon

Libreville, Gabon (Gabonactu.com) – 9 552 enfants gabonais n’ont pas un acte de naissance, révèle une enquête réalisée en 2011 dans plusieurs provinces du Gabon par la Direction générale du bien être.

Cours d'école
Cours d’école

Selon l’enquête la situation est générale dans le pays. Elle concerne tant les populations vivant dans les zones rurales que celles qui résident dans les principaux centres urbains.
L’étude a dénombré 3 447 enfants sans acte de naissance à Libreville, 3 166 à Lambaréné au centre du Gabon et le reste à Port-Gentil et les petits villages.
Les raisons de ce manquement grave sont diverses et variées selon Yolande Bilouka, directrice générale du Bien être qui a communiqué récemment les résultats de cette étude aux magistrats du Tribunal de 1ère instance de Libreville lundi dernier à l’occasion d’une campagne de sensibilisation pour mettre un terme à ce honte phénomène.
Mme Bilouka cite pêle-mêle les délais trop courts pour faire une déclaration de naissance (3 jours pour les centres urbains et une semaine dans les zones rurales). Il y a aussi la pauvreté des parents dont certains quittent nuitamment les maternités pour échapper à la facture liée aux frais d’accouchement, la discrimination à l’exemple des femmes pygmées qui sont très mal reçues dans les maternités, l’ignorance des procédures et de délais pour les parents…

L’administration est aussi pointée du doigt à cause de l’absence des registres, les lourdeurs administratives, le mauvais accueil des usagers dans les centres d’Etat civil, l’absence des timbres et le prix élevé (20 000 FCFA) pour établir un jugement supplétif dans un tribunal, la pratique des dessous de table…

Pour mettre fin au phénomène d’enfants sans acte de naissance, l’étude suggère la gratuité de l’accouchement au Gabon. « Cela permettra aux centres de santé de ne plus confisquer les certificats d’accouchement », espère Mme Bilouka dont l’étude suggère aussi une simplification des procédures administratives s’agissant de la délivrance d’un acte de naissance.

A terme, l’étude suggère la création d’un guichet unique au sein des maternités. Ce guichet se chargera en toute sécurité de faire les déclarations de naissance auprès des officiers d’Etat civile. Les parents n’auront qu’à apposer leur signature et revenir retirer l’acte de naissance de leur enfant une fois que l’administration aurait accomplir sa mission.

« On peut enregistrer tous les enfants qui naissent au Gabon. Il suffit d’un peu de volonté », a-t-elle martelé devant les magistrats à qui elle a fait un inventaire dramatique des conséquences pour un enfant sans acte de naissance.

Il ne peut pas aller à l’école, se faire établir une carte nationale d’identité, perd son droit fondamental à un nom, un lieu de naissance, une nationalité…. Bref l’enfant devient un vulgaire otage apatride pour une situation dont il n’est pas personnellement responsable.

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